Balades en expertise comptable :
Le commerce extérieur...
Actu Économie avril 2024
Décrypté par Audrey Meyer, professeur en classes préparatoires à l’expertise comptable, coauteur du manuel DCG 9 et du « Expert DCG 1re année », ouvrage complet de préparation à l’épreuve. Retrouvez la retranscription complète de ce podcast ainsi que des éléments pour "aller plus loin" sur expert-sup.com
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Le commerce extérieur
En 2023, le déficit commercial de la France s’est élevé à 100 milliards d’euros, se réduisant de plus de 63 milliards d’euros en un an.
Mais en quoi consiste le déficit commercial et plus généralement le solde commercial ?
Le solde commercial mesure la différence entre les exportations et les importations de biens. Les exportations françaises désignent les biens produits en France et vendus à l’étranger tandis que les importations françaises sont les biens produits à l’étranger et achetés en France. Le déficit commercial français traduit donc une situation où les importations de la France sont supérieures aux exportations. Cela signifie que la France achète plus à l’étranger qu’elle ne vend.
Depuis 2003, le solde commercial de la France a toujours été déficitaire, avec notamment des exportations en biens d’équipement et en technologie relativement faibles.
La réduction du solde commercial de la France en 2023 s’explique :
- dans une large mesure par la forte réduction de la facture énergétique de la France. La baisse des prix de l’énergie et les efforts de sobriété se sont en effet traduits par un recul des importations en valeur alors que les exportations ont légèrement progressé en 2023.
- Mais ce meilleur résultat n’est pas lié qu’au facteur énergétique. Cette réduction du solde commercial s’explique aussi par le dynamisme des exportations dans les secteurs de l’aéronautique et du textile.
Toutefois, du fait de la tertiairisation de l’économie, il est important de compléter la mesure des échanges de biens par la mesure des échanges de services. On mesure alors le solde des transactions courantes. Un pays dont ce solde est déficitaire produit moins de biens et services qu’il ne consomme et n’investit. Cela peut être lié à une moins bonne compétitivité prix ou qualité de ses produits. Mais un déficit peut aussi signifier que la consommation et l’investissement internes sont élevés.
Le commerce extérieur français est meilleur sur les services que sur les marchandises. Le solde de la balance des services a ainsi affiché un nouvel excédent en 2023, à 31 milliards d’euros grâce notamment aux bonnes performances du tourisme et des services financiers. Au total, le déficit de la balance courante se résorbe donc partiellement : il s’élève à 34 milliards d’euros en 2023, après 54 milliards d’euros en 2022.
Pour améliorer le solde des transactions courantes, les pouvoirs publics peuvent mettre en œuvre deux grands types de politique : des politiques de compétitivité et des politiques d’attractivité.
- Les politiques d’attractivité sont tout d’abord des politiques structurelles visant à améliorer les conditions d’accueil des investissements étrangers afin d’attirer les IDE, une main d’œuvre qualifiée et des financements extérieurs. Elles passent par :
- le développement des infrastructures,
- une politique fiscale ou sociale favorable aux entreprises et investisseurs étrangers,
- des institutions publiques de qualité et une bonne gouvernance.
- Les politiques de compétitivité quant à elles visent à améliorer la capacité des entreprises nationales à faire face de façon durable à la concurrence étrangère, tant sur les marchés extérieurs que sur les marchés internes. Elles visent notamment à améliorer la compétitivité-prix par :
- une baisse du coût du travail et une lutte contre les rigidités du marché du travail,
- une politique fiscale de baisse des prélèvements obligatoires,
- une politique de monnaie faible,
- des mesures protectionnistes et commerciales.
Dans la cadre de ces politiques de compétitivité, le gouvernement français a lancé en août 2023 le plan « Osez l’export ». Ce plan de 125 millions d’euros a pour objectif affiché de donner des outils concrets à toutes les entreprises françaises pour réussir à l’international. A titre d’illustration, une des 13 mesures de ce plan est d’aider financièrement les PME-ETI à embaucher un étudiant ou un jeune diplômé pour des missions dédiées à l’export.